Ce mois-ci CinéAssimil parle norvégien avec un film très fin et subtil : Oslo 31 août de Joachim Trier (2012).

Présenté au Festival de Cannes et sorti en France en 2012, Oslo 31 août s’est taillé une belle réputation critique. Son réalisateur, le norvégien Joachim Trier, n’en était alors qu’à son deuxième long-métrage. Dissipons tout de suite un possible malentendu : bien qu’il soit né au Danemark, Joachim Trier n’a rien à voir avec l’enfant terrible du cinéma danois Lars von Trier. Mais il est tombé très tôt dans le cinéma puisque son grand-père était réalisateur et que ses parents travaillent également dans ce milieu.
Oslo 31 août s’ouvra par une tentative de suicide de son personnage principal, Anders, qui s’avance dans l’eau, les poches remplies de pierre, avant de se raviser. On pense à la fin tragique de Virginia Woolf… La scène est filmée sans pathos, de façon sobre et douce. Dès la deuxième séquence, de nouvelles références s’imposent : une succession de plans d’Oslo à différentes époques, une voix off qui évoquent des souvenirs, façon « je me souviens » de Georges Pérec…  Le ton du film est donné, mélancolique, contemplatif, rêveur et littéraire…

Couleur mélancolique

Librement inspiré du Feu Follet de Pierre Drieu La Rochelle et de l’adaptation qu’en fit Louis Malle, Oslo 31 août multiplie les références littéraires et francophiles sans jamais alourdir le propos ou raidir la mise en scène. Il raconte la dérive d’Anders (superbement interprété par le magnétique Anders Danielsen Lie), un jeune homme qui sort de son centre de désintoxication pour se rendre à un entretien d’embauche. Il croise des anciens amis, fait de nouvelles rencontres, se laisse entraîner de soirées en discothèque… le tout filmé un 31 août, qui marque symboliquement en Scandinavie la fin de l’été. Ce film à la couleur mélancolique, qui dessine également un certain portrait de la société norvégienne, rappelle davantage l’art de la nouvelle ou de la miniature que celui du roman. Un réalisateur à suivre.

Oslo 31 août (2011) de Joachim Trier, disponible en DVD, en Blu-Ray et en VOD.