Pendant un mois, les amateurs de foot du monde entier vont vivre à l’heure de Moscou. La Russie organise la 21e Coupe du monde, du 14 juin au 15 juillet 2018. Il s’agit de l’évènement sportif le plus suivi de la planète, avec les Jeux Olympiques. Des joueurs de 32 pays vont se rencontrer et se disputer le titre suprême. Joueurs qui se connaissent bien puisqu’ils jouent ensemble dans des clubs qui font figure d’auberge espagnole : jusqu’à 15 nationalités cohabitent parfois dans un vestiaire. Un mélange des cultures qui oblige les joueurs et les entraîneurs à apprendre de nouvelles langues pendant leur carrière. Quelles stars du ballon rond sont polyglottes ? Et en quoi maîtriser plusieurs langues est important dans ce sport ? Petite tournée des stades avec Assimil.

Joueurs, entraîneurs : qui sont les stars du foot polyglottes ?

La prochaine Coupe du monde de football devrait nous offrir une scène devenue habituelle : des joueurs coéquipiers en club, mais adversaires en sélection, qui se féliciteront en plusieurs langues après les matches. Car c’est un fait : bon nombre de stars du ballon rond sont polyglottes. Au cours de leur carrière, joueurs et entraîneurs de football sont amenés à fréquenter plusieurs clubs de championnats différents. Et cela est d’autant plus vrai depuis l’arrêt Bosman de 1995, autorisant la libre circulation des joueurs européens et annulant le quota d’étrangers par club, fixé à trois jusqu’alors . Un tournant majeur dans le football moderne que nous connaissons.

Ainsi, un footballeur globe-trotter – ou mercenaire, pour les mauvaises langues – peut connaître plus de cinq pays en une quinzaine d’années d’activité. Et pour s’entendre avec ses coéquipiers sur le terrain et se faire comprendre dans la vie de tous les jours, mieux vaut rapidement maîtriser la langue. À ce petit jeu, certains joueurs et entraîneurs s’en sortent bien.

Les joueurs polyglottes

C’est le cas du gardien du club anglais d’Arsenal, Petr Čech. Le joueur tchèque ayant joué dans son pays natal, en France et outre-Manche maîtrise pas moins de cinq langues : tchèque, anglais, français, espagnol et allemand. Des connaissances qui lui ont permis d’être performant sur le terrain puisque ses défenseurs étaient espagnols, allemands, et français. Fin 2015, Petr Čech expliquait au quotidien anglais The Daily Mirror : « Je parle aux latéraux, Hector Bellerín et Nacho Monreal, en espagnol, à Laurent Koscielny en français, et à Per Mertesacker en anglais, puisque c’est la même chose pour lui ».

Le championnat de France a récemment accueilli une autre star du ballon rond polyglotte : le défenseur brésilien Sherrer Maxwell. Le latéral gauche a porté les couleurs de Cruzeiro, de l’Ajax Amsterdam, de l’Inter Milan, du F.C. Barcelone et du Paris Saint-Germain. Par conséquent, le joueur peut facilement s’exprimer en portugais, italien, espagnol, français et même en néerlandais. Au-delà du talent balle au pied, cette maîtrise des langues a logiquement aidé Maxwell dans sa carrière, notamment au niveau de l’adaptation et de l’acclimatation à différentes cultures. N’en déplaisent aux détracteurs, être un bon footballeur se joue principalement dans la tête.

Les entraîneurs polyglottes

Ce n’est sans doute pas un hasard si deux des plus grands entraîneurs de ce début de siècle sont polyglottes. D’un côté, le Portugais José Mourinho. De l’autre, son meilleur ennemi, l’Espagnol Pep Guardiola. Tous les deux ont une armoire à trophées bien remplie. Et tous les deux maîtrisent plusieurs langues.

José Mourinho maîtrise parfaitement le portugais, l’anglais, le français, l’espagnol et l’italien. Si ses connaissances lui permettent de diriger des joueurs venus du monde entier (voir ci-dessous), cela donne parfois lieu à des scènes amusantes. Comme lors d’une conférence de presse en 2011 où il a repris une interprète française traduisant une réponse anglaise en espagnol. « Non, je n’ai pas dit ça », avait-il lâché, en français dans le texte, un sourire aux lèvres.

Pep Guardiola a, lui, davantage une image de professeur et de pédagogue. Et pour faire comprendre son idée du football, quoi de plus simple que de parler plusieurs langues ? Le technicien espagnol est justement apprécié pour sa volonté de découvrir de nouvelles cultures et pour les efforts entrepris. Ainsi, lors de son arrivée au Bayern Munich, en 2013, il avait surpris tout le monde en s’exprimant, dès le premier jour, dans un très bon allemand. Pointilleux, il avait suivi des cours intensifs les précédentes semaines pour être au point lors de son arrivée en Bavière.

Pourquoi les stars du football doivent être polyglottes ?

Lors de la Coupe du monde de football 2018, en Russie, sur 32 pays engagés, 10 se présentent avec un sélectionneur étranger. Ce schéma classique en clubs se démocratise donc aux sélections. Conséquence : aussi bien à échelle nationale qu’internationale, les joueurs et entraîneurs doivent maîtriser plusieurs langues. Certes, le football – comme les autres sports collectifs – est paradoxal. De l’aveu même des principaux acteurs, sur le terrain, des joueurs ne parlant pas la même langue peuvent tout à fait s’entendre : par des regards, des gestes, des mots rudimentaires (en anglais ou dans la langue du pays), ou par simple logique et automatisme acquis depuis des années.

Il n’empêche que pour une compréhension optimale, il est préférable pour les stars du ballon rond d’être polyglottes et de parler la langue du pays où elles évoluent. Il n’y a qu’à prendre l’exemple de l’A.S. Monaco, dans le championnat de France, pour le comprendre. Le club est composé de joueurs venus de 14 pays : France, Suisse, Croatie, Sénégal, Pologne, Brésil, Italie, Mali, Portugal (dont l’entraîneur), Algérie, Belgique, Colombie, Espagne et Monténégro. Si le vestiaire devient un lieu où résonnent plusieurs langues, il est nécessaire que tout le monde maîtrise une langue commune, ne serait-ce que les bases.

À ce sujet, Patrick Suffo, ancien joueur camerounais, confiait au site SoFoot en mars 2016 : « En Arabie saoudite, j’ai eu un entraîneur roumain qui parlait hyper mal l’anglais. Il se sentait obligé d’avoir un traducteur avec lui non-stop. Ce n’était pas terrible. La perception du discours n’est pas du tout la même quand c’est quelqu’un d’autre que toi qui délivres ton message. » Pouvoir se faire comprendre d’une équipe aux nationalités variées est incontestablement un plus afin de mettre en place une stratégie, de permettre aux joueurs de communiquer entre eux et donc de gagner des matches.

Quelles sont les langues championnes du monde de football ?

2018 marquera la 21e édition de la Coupe du monde de football, organisée tous les 4 ans depuis 1930 (sauf de 1938 à 1950 en raison de la Seconde Guerre mondiale). Avant le Mondial russe, seules neuf équipes ont remporté le titre suprême. Du côté des langues, les plus parlées chez les champions du monde sont :

  • Le portugais : 5 fois, grâce aux victoires du Brésil (1958, 1962, 1970, 1994, 2002) ;
  • L’espagnol : 5 fois, grâce aux 2 victoires de l’Uruguay (1930, 1950), 2 victoires de l’Argentine (1978, 1986) et le titre de l’Espagne (2010) ;
  • L’italien : 4 fois, grâce aux victoires de l’Italie (1934, 1938, 1982, 2006) ;
  • L’allemand : 4 fois, grâce aux victoires de l’ex-Allemagne de l’Ouest (1954, 1974) et de l’Allemagne (1990, 2014) ;
  • L’anglais : 1 fois, grâce à la victoire de l’Angleterre (1966) ;
  • Le français : 1 fois, grâce à la victoire de la France (1998).

Et en 2018 ? Réponse le 15 juillet. Mais les observateurs prédisent que les futurs vainqueurs célébreront leur Coupe du monde en portugais, espagnol ou allemand, encore une fois.

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