En mai 2016, Netflix a lancé Chelsea, une émission de trente minutes présentée par Chelsea Handler, une comédienne américaine. Loin d’être un simple programme parmi d’autres, Chelsea est la première émission de l’entreprise à être diffusée quasi simultanément dans le monde entier.  On vous révèle les coulisses de cet exploit.  

Netflix ou la volonté d’une télévision globale

Lorsqu’il s’agit de créer l’évènement et de faire bouger les lignes, l’entreprise Netflix ne se fait pas prier. Non content de rencontrer le succès aux États-Unis et de s’être imposé en Europe parmi les fournisseurs de contenus ‘films et séries’ à la demande, Netflix souhaitait étendre sa visibilité aux quatre coins du globe et de s’aventurer un peu plus vers l’univers de la télévision globale grâce au talk-show Chelsea. Il s’agit d’une émission de 30 minutes, présentée par Chelsea Handler, comédienne pétulante et à l’humour caustique. Ce programme est aujourd’hui diffusé dans 190 pays et sous-titré dans 20 langues différentes, seulement 34 heures après son enregistrement.

Un processus de sous-titrage millimétré

Pour traduire son nouveau programme en un temps record, Netflix a mis en place une organisation quasi militaire. Chaque émission est enregistrée 34 heures avant la diffusion simultanée (comprendre le même jour à des horaires adaptés en fonction de l’audience. Chelsea est en effet un programme de seconde partie de soirée).

Pour réussir sa course contre la montre et ne pas perdre de temps, Netflix a mis au point le process suivant :

  • Chaque phrase de l’émission est répétée à haute voix par des opérateurs (sans intonations). Elles sont enregistrées grâce à un logiciel qui permet d’obtenir une retranscription texte. Cette dernière sera ensuite transmise aux traducteurs afin de les aider à travailler plus rapidement.
  • Dans le même temps, le programme est diffusé en live à des experts linguistiques qui repéreront les tournures grammaticales, expressions et références culturelles susceptibles de poser un problème de compréhension pour les traducteurs. En effet, des références parlant à un public américain ne trouveront peut-être pas le même écho à l’autre bout du monde. Les traducteurs doivent souvent trouver des expressions et références culturelles équivalentes qui parleront aux téléspectateurs.

Les traducteurs disposent de 12 heures pour sous-titrer l’émission qui leur est transmise, soit une véritable course contre la montre pour que le programme puisse être diffusé de manière « simultanée ».

Le choix des traducteurs et linguistes

La rapidité de traitement en vue d’une diffusion rapide n’est pas sans rappeler le travail souvent décrié des « fansubbers », ces fans qui créent bénévolement des sous-titres en un temps record dès qu’un épisode de leur série favorite est diffusé. Outre le fait qu’il s’agisse d’une pratique illégale, c’est la qualité inégale des sous-titrages qui est souvent mise en cause. Un problème que Netflix a prévenu en sélectionnant une équipe qualifiée.

Tracy Wright, en charge du projet chez Netflix, et son équipe ont effectué une sélection drastique afin de ne s’entourer que des meilleurs traducteurs et linguistes. De 5 000 candidats au départ, ils sont passés à environ 200 à l’issue de la phase de tests. Pour évaluer leurs aptitudes, et notamment leur compréhension des idiomes, expressions grossières et du vocabulaire politique, les traducteurs ont dû travailler sur différents programmes tels que Orange is the new Black et House of cards – deux séries phares du fournisseur. Les traducteurs sélectionnés produisent aujourd’hui les sous-titres Netflix et effectuent également le contrôle qualité.

Concernant la qualité des sous-titrages, l’opération semble fonctionner de manière générale, même si quelques ratés sont parfois remontés par les internautes par le biais des réseaux sociaux.

Si Netflix ne communique pas ses chiffres en matière d’audience, une chose est sûre, elle a réussi un véritable exploit en parvenant à faire sous-titrer l’un de ses programmes en un temps record. Son process est si bien huilé qu’elle pourrait même théoriquement diffuser son programme plus tôt. L’entreprise semble donc bien partie pour accroître son audience et la fédérer, quelle que soit son origine ou sa langue.

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