Les langues font l’objet de nombreuses idées reçues. L’une des plus répandues est l’affirmation selon laquelle il existe des langues plus faciles ou difficiles à apprendre que d’autres. Un cliché qui ne saurait être vrai. Similitudes avec la langue maternelle, méthodologie d’apprentissage, motivation : quels sont les principaux facteurs influant véritablement sur la facilité ou non à assimiler une langue ?

La question de la langue maternelle

La facilité à apprendre une langue est parfois liée à sa proximité avec la langue maternelle de l’apprenant. À titre d’exemple, un apprenant dont la langue maternelle est le français a souvent moins de difficulté à appréhender des langues comme l’espagnol ou l’italien plutôt que l’allemand. Cela s’explique en partie par le fait que le français, l’espagnol et l’italien sont toutes trois des langues romanes, descendantes du latin vulgaire. De nombreux mots appartenant à ces langues présentent donc des similarités en matière d’écriture. Kilomètre se dit par exemple kilómetro en espagnol et chilometro en italien. Ainsi, même s’il existe des faux amis dans chacune de ces langues, l’apprenant français intégrera potentiellement plus rapidement leur vocabulaire.

Plus l’apprenant s’éloigne de ses repères, plus il aura tendance à être désarçonné ou perplexe au début de son apprentissage.

L’alphabet

Grec, cyrillique, arabe, japonais ou encore russe : l’alphabet latin n’est pas le seul au monde. Il en existe de nombreux autres.

Un alphabet entièrement inconnu de l’apprenant va généralement demander un travail un peu plus important. Toutefois, il faut savoir que la majorité des méthodes d’apprentissage permettent d’apprendre de manière progressive et une immersion en douceur. Il ne faut donc pas s’ériger de barrières et ne pas se décourager.

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La phonétique, la grammaire et la syntaxe

Apprendre la grammaire et la syntaxe d’une autre langue impose souvent une certaine gymnastique d’esprit. Les règles ne sont pas les mêmes et pour parler correctement, il faudra comprendre leur logique et se les approprier.

La musique d’une langue, c’est-à-dire ses intonations et ses sons, implique également une gymnastique, mais pour la bouche. L’apprenant doit s’immerger le plus possible dans la langue et s’entraîner à parler pour progresser. Un voyage linguistique, se trouver un interlocuteur natif à qui parler ou partir à la rencontre d’autres personnes dans le cadre d’un café polyglotte sont des pistes à explorer.

La méthode d’apprentissage de la langue

La méthode employée peut avoir un impact sur l’impression de facilité ou non de l’apprentissage d’une langue.

Méthode de langue de type Assimil, cours en institut, visionnage de films ou série en VO, voyages ou déménagement à l’étranger : de nombreuses méthodes existent et peuvent être combinées les unes avec les autres. Il s’agit pour les apprenants de trouver celle ou celles qui seront les mieux adaptées à ses besoins. Une méthode d’apprentissage qui fonctionne pour un apprenant, ne marchera peut-être pas pour un autre.

La popularité de la langue

L’anglais, le français, le chinois, le russe, l’espagnol, l’italien, le portugais sont des langues que l’on pourrait qualifier de « faciles » à apprendre dans la mesure où :

  • Il existe probablement plusieurs dizaines de références de méthodes de langues ;
  • De nombreux instituts proposent des cours de langues ;
  • Les apprenants ont accès à un important volume de ressources en ligne comme des films, des séries, des chaînes télévisées, la radio, etc.

Elles bénéficient en somme d’une visibilité relativement importante et présentent pour certaines un intérêt au niveau économique. Cela n’est pas forcément le cas pour une langue plus « confidentielle » comme le lingala (République démocratique du Congo).

La maîtrise d’une langue dépend aussi de l’engagement de l’apprenant

Les progrès dans l’apprentissage d’une langue sont grandement conditionnés par le degré d’engagement et de travail de l’apprenant. En effet, on ne le répétera jamais assez, pour apprendre et progresser il est impératif de travailler régulièrement, de s’exercer et de multiplier les cessions d’immersion dans la langue étrangère (visionnage de vidéos, radio, voyage dans le pays concerné, dialogue avec des natifs ou d’autres apprenants lors de soirées polyglotte, etc.).

En réalité, il n’existe pas véritablement de langues plus difficiles à apprendre que d’autres. La difficulté est subjective et dépend avant tout du profil de l’apprenant. Sa langue maternelle, son désir d’apprendre, sa motivation et la méthode d’apprentissage choisie sont autant de facteurs à prendre en compte.